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sur le sol de la Morée, sur sa population, sur son commerce, sont excellentes et nouvelles.

Au temps du voyage de M. Scrofani, deux Anglais montèrent à la cime la plus élevée du Taygète.

En 1797, MM. Dixo et Nicolo Stephanopoli furent envoyés à la république de Maïna par le gouvernement français. Ces voyageurs font un grand éloge de cette république, sur laquelle on a tant discouru. J’ai le malheur de regarder les Maniottes comme un assemblage de brigands, Sclavons d’origine, qui ne sont pas plus les descendants des anciens Spartiates que les Druses ne sont les descendants du comte de Dreux : je ne puis donc partager l’enthousiasme de ceux qui voient dans ces pirates du Taygète les vertueux héritiers de la liberté lacédémonienne.

Le meilleur guide pour la Morée serait certainement M. Pouqueville116, s’il avait pu voir tous les lieux qu’il a décrits. Malheureusement il était prisonnier à Tripolizza.

Alors l’ambassadeur d’Angleterre à Constantinople, lord Elgin, faisait faire en Grèce les travaux et les ravages que j’aurai occasion de louer et de déplorer. Peu de temps après lui, ses compatriotes Swinton et Hawkins visitèrent Athènes, Sparte et Olympie.

Les Fragments pour servir à la connaissance de la Grèce actuelle117 terminaient la liste de tous ces voyages, avant la publication des Lettres sur la Morée, par M. Castellan118.

Résumons maintenant en peu de mots l’histoire des monuments d’Athènes. Le Parthénon, le temple de la Victoire, une grande partie du temple de Jupiter Olympien, un autre monument appelé par Guillet la Lanterne de Diogène, furent vus dans toute leur beauté par Zygomalas, Cabasilas et Deshayes.

De Monceaux, le marquis de Nointel, Galland, le père Babin, Spon et Wheler, admirèrent encore le Parthénon dans son entier ; mais la Lanterne de Diogène avait disparu, et le temple de la Victoire avait sauté en l’air par l’explosion d’un magasin de poudre119 ; il n’en restait plus que le fronton.

Pococke, Leroi, Stuart, Chandler, trouvèrent le Parthénon à moitié détruit par les bombes des Vénitiens, et le fronton du