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21e. — page 197.

Tel est le lis entre les épines, etc.

Ce chant est tiré du cantique de Salomon. Le chant païen qui suit est imité de l’épithalame de Manlius et de Junie, par Catulle. Ce ne sont point des objets de comparaison, ce sont des beautés d’un genre différent. Les images orientales prêtent facilement à la parodie ; et Voltaire s’est égayé sur le Cantique des Cantiques. Il suffit d’omettre quelques traits qui choquent notre goût, pour faire de cette élégie mystique ce qu’elle est, un chef-d’œuvre de passion et de poésie. Au reste, j’ai beaucoup abrégé les deux imitations dans la présente édition.


22e. — page 198.

La tombe de Léonidas.

Les os de Léonidas furent rapportés des Thermopyles quarante ans après le fameux combat, et enterrés au-dessous de l’amphithéâtre, derrière la citadelle, à Sparte. J’ai cherché longtemps cette tombe, un Pausanias à la main. Il y a dans cet endroit six grands monuments aux trois quarts détruits. Je les interrogeois inutilement, pour leur demander les cendres du vainqueur des Perses. Un silence profond régnoit dans ce désert. La terre étoit couverte au loin des débris de Lacédémone. J’errois de ruine en ruine avec le janissaire qui m’accompagnoit. Nous étions les deux seuls hommes vivants au milieu de tant de morts illustres. Tous deux barbares, étrangers l’un à l’autre autant qu’à la Grèce, sortis des forêts de la Gaule et des rochers du Caucase, nous nous étions rencontrés au fond du Péloponèse, moi pour passer, lui pour vivre sur des tombeaux qui n’étoient pas ceux de nos aïeux.


23e. — page 200.

Cymodocée, dit Eudore, ne peut demeurer dans la Grèce, etc.

Ainsi la séparation des deux époux et le voyage de Cymodocée à Jérusalem, sont très-suffisamment et très-naturellement motivés. Cymodocée est presque chrétienne et presque épouse d’Eudore ; les chrétiens sont au moment d’être jugés. À chaque livre, l’action fait un pas.


24e. — page 200.

Comme un courrier rapide.

« Transierunt omnia illa tanquam umbra et tanquam nuntius percurrens. » (Sap., cap. v, v. 7.)