Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/359

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


14e. — page 17.

L’oracle avoit ordonné de creuser les fondements de l’édifice au même lieu qu’Aristomène avoit choisi pour enterrer l’urne d’airain à laquelle le sort de sa patrie étoit attaché.

Tout le monde connoît les fameuses guerres des Spartiates et des Messéniens. Ceux-ci, au moment d’être subjugués, eurent recours à la religion.

« On gardoit, dit Pausanias, un monument auquel étoit attaché le salut des Messéniens. Si les Messéniens perdoient ce monument sacré, ils seroient entièrement détruits ; si, au contraire, ils le conservoient, ils se relèveroient un jour de leur ruine… Aristomène enleva pendant la nuit ce monument, et l’enterra dans l’endroit le plus désert du mont Ithome. »

Ce monument étoit une urne de bronze qui renfermoit des lames de plomb sur lesquelles étoit gravé tout ce qui avoit rapport au culte des grandes déesses. Épaminondas retrouva cette urne, rappela les Messéniens fugitifs, et bâtit Messène.


15e. — page 17.

Les flots de l’Amphise, du Pamysus et du Balyra, où l’aveugle Thamyris laissa tomber sa lyre.

Le Pamysus passoit pour le plus grand fleuve du Péloponèse. J’ai échoué dans son embouchure avec une barque qui ne tiroit que quelques pouces d’eau. L’Amphise, selon Pausanias, se jette dans le Balyra. Le poëte Thamyris ayant osé défier les Muses dans l’art des chants, fut vaincu. Les Muses le privèrent de la vue, et il jeta de dépit, ou laissa tomber (selon d’autres auteurs) sa lyre dans le Balyra. Platon veut que l’âme de Thamyris soit passée dans le corps du rossignol. (Voyez aussi Homère, dans l’Iliade.)


16e. — page 17.

Le laurier-rose et l’arbuste aimé de Junon.

C’est le gatilier ou l’agnus-castus. À Samos, cet arbrisseau étoit consacré, et l’on prétendoit que Junon étoit née sous son ombrage. J’ai nommé surtout ces deux arbrisseaux, parce que je les ai trouvés à chaque pas dans la Grèce.


17e. — page 18.

Andanies, témoin des pleurs de Mérope, Tricca qui vit naître Esculape, Générie qui conserve le tombeau de Machaon, Phères, où le