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HENRIETTE-MARIE
DE FRANCE.


Sixième enfant et troisième fille de Henri IV, Henriette-Marie naquit le 25 novembre 1609, six mois avant l’assassinat de son père, et mourut vingt ans après le meurtre de son mari. Elle fut tenue sur les fonts de baptême par le nonce qui devint pape sous le nom d’Urbain VIII. Elle épousa Charles, roi d’Angleterre (11 mai 1625). Le contrat de mariage, rédigé sous les yeux du pape, contenait des clauses favorables à la religion catholique. Henriette-Marie arriva en Angleterre avec les instructions de la mère Madeleine de Saint-Joseph, carmélite, et sous la conduite du père Bérulle, accompagné de douze prêtres de la nouvelle congrégation de l’Oratoire : ceux-ci, renvoyés en France, furent remplacés par douze capucins. Rien ne pouvait être plus fatal à Charles Ier que le hasard de cette union catholique, d’ailleurs si noble, dans le siècle du fanatisme puritain. La haine populaire se tourna d’abord contre la reine, et rejaillit sur le roi.

Il est impossible de pénétrer aujourd’hui dans le secret des raisons qui firent agir Henriette-Marie au commencement des troubles de la Grande-Bretagne : on la trouve placée dans l’intérêt parlementaire jusqu’au moment de l’explosion de la guerre civile ; elle protège sir Henry Vane, qui brouilla le roi et le quatrième parlement ; elle demande la convocation de ce long parlement, qui conduisit Charles à l’échafaud ; elle arrache au roi la confirmation de l’arrêt qui frappa Strafford ; ce fut par sa protection que le conseil du roi se remplit des ennemis ou des adversaires de la couronne.

Henriette-Marie était-elle en mésintelligence domestique avec le roi, comme le prétendaient les parlementaires ? Bossuet laissa entendre quelque chose d’une division secrète. « Dieu, dit-il, avait préparé un charme innocent au roi d’Angleterre dans les agréments infinis de la reine son épouse. Comme elle possédait son affection, car les nuages qui avaient paru au commencement furent bientôt dissipés, etc. »