croisés couvrant la rivière sur un espace d’à peu près deux milles, et surtout de trois rangs rapprochés d’estacades fermant le goulet de la rivière et formés, le premier de chevaux de frise en fer, le second de pilotis énormes reliés entre eux par de fortes chaînes ; le troisième, de ces mêmes pilotis, placés en damier, sur une profondeur de 40 mètres, en remontant la rivière ; ces trois barrages n’offrant eux-mêmes, dans leur centre, que d’étroits passages qui ne se correspondaient pas en ligne droite ; qu’en un mot, tout cet ensemble de défenses exigeait des moyens d’attaque très-sérieux.
De plus, cette reconnaissance avait à peu près démontré que les forts étaient défendus par un corps de troupes dont il était difficile d’apprécier exactement le chiffre, mais qui, d’après quelques renseignements antérieurs fournis par les Missionnaires, devait être important, et qui se composait, non plus de Chinois, comme l’année précédente, mais d’un élément nouveau, de Tartares-Mongols, race guerrière campée au delà de la Grande-Muraille, et rentrant sur la scène politique après plusieurs siècles d’exclusion du sol chinois, sous les ordres d’un prince revêtu d’un caractère semi-religieux, semi-guerrier, et que l’on nomme Sang-ko-lin-sing (plus communément nommé par les Chinois Sang-Ouang-ay). Ce chef est le même qui, l’an