CCIII.
EN L'ASSEMBLEE assise au tournois Olympicque
L'un vient sollicité d'honneste amibition,
D'estendre en mieus courant sa reputation,
L'autre de s'enrichir à meiner son trafficque,
L'autre que l'avarice, ou la gloire ne picque
Pour former son esprit de bonne instruction
Par la diversité de tant de nation
Afin de s'en aider, & servir au publicque
De mesme l'homme vient comme dans un marché
En ce monde divers ou l'un est entasché
De rancune & d'envie, & l'autre d'avarice :
Mais ceux que le Seigneur plus saintement conduit,
En la divinité mettent tout leur déduit
Meditant à la mort, & font à Dieu service.
CCIIII.
AFIN d'humilier l'humaine creature
Sous la loy de son DIEU, il n'est membre si sain
Dez la plante des piés jusques au chef hautain
D'où ne sorte du corps quelque puante ordure
Si bien que remarquant nostre vile nature
Je puis dire à bon droit que tout le cors humain
N'est qu'un sale retrait dont le bourbier vilain
Par des puans egous de toutes pars s'ecure
Que bien heureus celuy qui s'egayant en DIEU,
Par une heureuse mort abandonne le lieu
De telle infection & puanteur infame ;
Et detaschant les neus de ceste informe chair
Les haus secrets des cyeus va la haut rechercher ;
Aspirant en DIEU seul, dous objet de son ame.