Page:Chassignet - Le mespris de la vie et consolation contre la mort, 1594.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CLXXXVII.


DIEU à tant estimé nostre race mortelle
Que luy mesme il nous à son propre fils donné,
Afin que celuy seul ne fust point condamné
Qui dresseroit en luy sa croyance fidelle :

Le Sauveur à sa vois tous les peuples appelle
Et les mons l'entendront, quiconque aura cliné
L'oreille à ses propos sera predestiné
De jouir bien-heureus de la vie eternelle.

Si le Pere le veut rescuscitter il peut
Les mors ensevelis, & si le Filz le veut
Les mors il rescuscite & puis les vivifie.

Donc afin que la mors par ta benignité
Sur moy ton serviteur n'ait plus d'autorité
Fais que croyant en toy en toy seul je meffie.


CLXXXVIII.


Veu que tous estoint mors un seul est mort pour tous
Et si est mort pour tous afin que ceus qui vivent
Ne vivent plus à eus mais la volonté suivent
De celuy qui de mort rescussita pour nous.

Il fust né d’une Vierge, & se soumit pour tous
Asservi à la loy, afin que ceus qui vivent
Et marchent sous la loy desormais ne la suivent
Agneau conceu sans tasche & fait tasche pour nous

O supreme bonté que pour la creature
Meure le Createur, que le berger endure
Pour sauver son troupeau ô durté de nos ceurs

Qui le monde & la chair aimons beaucoup mieus suivre
Que mourant au Seigneur eternellement vivre
Fais par CHRIST de la chair & du monde vainceur.