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Progrès intellectuels, religieux et moraux. On verra que, pendant la première année du règne de la liberté, comme durant celles de l’apprentissage, la conduite de la population noire aurait été généralement paisible et régulière.

Le travail s’est-il maintenu avec la régularité commandée par la culture des principales denrées équatoriales ?

Perturbation du travail. Du tableau fidèle des faits survenus dans les huit plus importantes colonies pendant l’année 1839, il résulterait que le travail aurait subi une notable perturbation à la suite des débats élevés à l’occasion de la location des cases et jardins, et de la fixation des salaires.

Le production fléchit. Il résulterait également des chiffres, ainsi qu’on pourra le vérifier, que la production agricole, en 1839, comparée à celle de la période d’apprentissage, aurait fléchi, notamment à la Jamaïque et à la Guyane.

Causes attribuées à la réduction de la production. Faut-il attribuer cette réduction de la production à la perturbation accidentelle qui suivie la transition peu ménagée de l’apprentissage à la liberté ?

Faut-il reconnaître dans cette réduction de la production une disposition organique et répulsive du travail ; ou bien y voir un dernier effet de l’engourdissement des noirs par l’esclavage, plutôt qu’un symptôme défavorable à leur liberté naissante ?

Par l’appréciation réfléchie des faits, religieusement constatés dans la seconde partie du présent volume, chacun pourra déterminer la mesure d’influence qui doit être attribuée à ces trois causes, tour à tour alléguées par les partisans et les adversaires de l’œuvre, désormais accomplie, de l’abolition de l’esclavage dans les possessions britanniques.