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du 16 juillet. Le matin même était parvenue la nouvelle de la suppression de l’apprentissage à la Jamaïque. En se félicitant de savoir enfin l’esclavage à jamais aboli dans les colonies à charte, un devoir lui restait à remplir, devoir imposé par tous ses sentiments comme chrétien, et qui lui semblait d’accord avec une politique prudente et prévoyante. Il proposait à la chambre de supplier Sa Majesté, dans une respectueuse adresse, de rendre un ordre en conseil qui fît aussi cesser l’apprentissage dans les colonies directement régies par la Couronne.

Lord Glenelg. Lord Glenelg, secrétaire d’État des colonies, prit aussitôt la parole. Le cabinet, et lui personnellement, ne s’étaient pas moins réjouis que lord Brougham en apprenant l’heureuse résolution de la législature de la Jamaïque : il avait toujours déclaré fort désirable la suppression totale et simultanée de l’apprentissage ; mais il espérait, et l’événement venait de justifier cet espoir, qu’il serait possible d’arriver à ce but par les législatures coloniales elles-mêmes, en évitant aussi tout conflit avec le parlement. La même politique avait été suivie à l’égard de toutes les colonies. Le ministre ne doutait pas qu’elle ne réussît aussi bien dans les colonies de la Couronne, dont la constitution les autorisait à prendre l’initiative, que dans les possessions à charte. Déjà la Guyane et les îles Bahamas venaient de donner cet exemple, qui ne pouvait manquer d’être imité par les autres colonies de la Couronne, dont, par cela même qu’elles lui étaient plus directement soumises, la Couronne devait toujours ménager les vœux et les intérêts.

Lord Brougham et lord Ashburton. Lord Brougham et lord Ashburton insistant sur la question de savoir jusqu’à quel point les autorités locales, dans