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« La chambre désire ardemment que l’on réalise ce projet des que l’exécution en sera compatible avec te bien-être des esclaves, avec la sécurité des colonies, et avec les considérations d’équité qui doivent protéger tes intérêts particuliers des propriétaires.

« Ces résolutions seront mises sous les yeux de Sa Majesté. »

Circulaire de lord Bathurst. Dès le 9 juillet, lord Bathurst, secrétaire d’État des colonies, adressa aux gouverneurs des possessions à esclaves une circulaire[1] dans laquelle se trouve exposé le plan de réforme qui dix ans plus tard, devait aboutir à l’abolition de l’esclavage.

Ce plan s’étendait à l’instruction religieuse de la population noire, aux mariages, aux affranchissements volontaires ou par rachat, à la vente des esclaves, aux punitions, enfin à l’établissement des caisses d’épargne.

Irritation des esprits. Le cadre de ce plan d’une reforme préalable, en s’élargissant successivement, excita le mécontentement du maître, jaloux de l’intervention légale que s’attribuait l’autorité métropolitaine entre lui et l’esclave. De leur côte, impatients d’obtenir une liberté que de perfides suggestions leur disaient être accordée par la Couronne, les noirs s’émurent de plus en plus, et la crise devint aussi imminente que redoutable.

Protestations des colons ; tentatives de révolte des esclaves. Tandis que les législatures protestaient contre la violation, imputée au parlement, des privilèges qu’elles revendiquaient au nom des chartes coloniales, les esclaves ten-

  1. Cette circulaire est intégralement reproduite dans l'Introduction du précédent volumme p. v à xvii.