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Dépêche, du 19 octobre 1833, de lord Stanley aux gouverneurs des colonies à législature.

Les rapports parvenus justifient l’espoir que le ministre avait fondé sur le cordial concours des diverses législatures dans l’œuvre de l’abolition de l’esclavage. Loin de lui la pensée de restreindre la latitude laissée par le parlement aux assemblées coloniales. Il sait apprécier leur expérience, leurs lumières ; il se promet d’en profiter. Dans cette intention, il a cru devoir tracer le cadre d’un projet d’ordre en conseil qui sera soumis, sous forme de bill, aux assemblées locales.

Si, par malheur, les assemblées se refusaient à l’examen de certains points de ce projet, afin de paralyser l’acte du parlement, il est bon que MM. les gouverneurs soient d’avance fixés sur la ligne de conduite qu’ils devront tenir.

En étendant aux vastes possessions de Sa Majesté l’acte dont l’effet doit être de faire succéder la liberté à l’esclavage, il a été formellement entendu et décrété que l’apprentissage faciliterait la transition dans l’intérêt inséparable des personnes, des biens et de la production. Toute l’économie du projet d’ordre en conseil repose sur cette base conservatrice. MM. les gouverneurs pourront se rendre à tout amendement qui serait dans la latitude laissée aux législatures locales. Mais si, sur un point et d’une manière quelconque, elles tentaient de s’écarter de l’esprit de l’acte du parlement, ils refuseront ou ajourneront leur adhésion.