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Le moulin à marche (tread-mill) paraît avoir été plus efficace. Mais telle était la terreur inspirée par cette peine, qu’il fallut plus d’une fois, pour l’infliger, attacher les condamnés, dont la résistance occasionna des accidents funestes. Consulte sur la question de savoir s’il fallait renoncer au châtiment dans ces cas d’extrême résistance, le secrétaire d’État des colonies répondit qu’il le fallait si la résistance devait mettre l’existence du patient en danger[1].

En prorogeant la législature le 15 juin 1836, le marquis de Sligo annonça que la récolte pendante paraissait devoir être au-dessous de la moyenne (average). Mais tout promettait que celle de l’année suivante serait aussi productive qu’a l’ordinaire. « La parfaite tranquillité, ajoutait-il, qui règne maintenant dans l’île, et le désir croissant, manifeste, des noirs, sur la plupart des points de la colonie, de travailler pour un salaire, me donnent le ferme espoir que mes prévisions à cet égard ne seront pas trompées[2]. »

Les 9 et 15 juillet 1836, en transmettant au secrétaire d’État des colonies les rapports des juges spéciaux, le marquis de Sligo insista particulièrement sur le reproche de paresse fait aux noirs. Deux années d’expérience ne lui permettent plus de douter de l’injustice de ce reproche. Les gérant eux-mêmes commencent à y renoncer ; lis se montrent meilleurs à l’égard des apprentis, etc[3]. Bien que l’enseignement moral et religieux n’ait pas reçu tout le déve-

  1. Documents parlementaires, part. IV (i), p. 38 et 41, dépêches n° 514 et 515.
  2. Ibid. p. 48, annexe à la dépêche n° 520.
  3. Ibid. p. 56, dépêche n° 528, avec annexes ; p. 99, dépêche n° 537, et p. 114, dépêche n° 539, avec annexes.