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« Toutes les fois que le public a été informé que l’acte destiné protéger les esclaves et à leur garantir la liberté n’a fait qu’aggraver leur malheur, il s’en est suivi la plus amère mortification. La demande d’une liberté immédiate et entière pour cette race malheureuse s’est élevée, que Votre Seigneurie nous permette de lui en donner l’assurance, des classes les plus éclairées, les plus religieuses et les plus influentes de la société anglaise.

« Ces considérations fondées sur l’opportunité aussi bien que sur la justice et l’humanité de la mesure, nous décident à exprimer à Votre Seigneurie le vœu ardent, unanime, que le gouvernement de Sa Majesté mette le plus tôt possible un terme à l’apprentissage des noirs dans les colonies. Le 1er août 1838, déjà fixé pour l’affranchissement des noirs n’appartenant pas à la culture, semblerait devoir consacrer cette grande mesure, s’il fallait renoncer à l’effectuer plus tôt.

« Qu’il nous soit encore permis d’assurer Votre Seigneurie que cette mesure, si elle n’était d’ailleurs réclamée par les éternels principes de la justice et de la vérité, aussi bien que par les garanties de notre libre constitution est, dans notre opinion, tellement conseillée par les documents officiels publiés par ordre du parlement, qu’il ne devrait pas y avoir lieu d’en saisir un comité. Une telle manière de procéder ne nous paraissant avoir d’autre but que d’ajourner le triomphe de la justice et de prolonger la misère des noirs, nous supplions avec la dernière instance Votre Seigneurie de résister à la proposition qui en pourrait être faite.

« Soyez convaincu, milord, que le règne de notre jeune bien-aimée reine, commencé sous de si favorables aus-