prendre son essor vers les régions immortelles de la poésie. »
Elles écoutaient en silence les leçons du vieux Brahme, et ses craintes passaient dans leur ame ; cependant la brise était fraîche, leur marche devint plus vive ; et devançant le vieillard après lui avoir adressé quelques paroles pleines de grâce et de douceur, elles parvinrent long-temps, avant lui, à un asile charmant, nommé le Tchoultry de Bhavâni[1], et sous lequel les Devêtas allaient respirer la fraîcheur des belles nuits de l’Asie. C’était une espèce de temple naturel, formé par un seul figuier des Banians. Les branches de l’arbre, retombant et s’enracinant dans la terre, en étaient les pilastres et les arcades ; le feuillage impénétrable s’élevait comme une voûte, et des urnes d’albâtre, suspendues aux rameaux, y jetaient une lumière furtive et douce. La Syrinda, attachée à l’un des arceaux de ce
- ↑ Asile de Bhavâni.