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des tours et des portiques font rejaillir au loin dans la ville et sur les rives du fleuve.

Les nombreuses épouses, les esclaves, les amis les plus fidèles du Rajah ne sont plus que des cendres. Zemaly mourra la dernière : pur et suprême sacrifice qu’exige une religion barbare. Elle vient, vêtue d’une longue robe blanche, et soutenue par une jeune femme qui verse des pleurs. Son pas est chancelant : saleté, chargée des fleurs du nénuphar, diadème de la mort, s’abaisse sur son sein. On lui arrache ses bracelets d’or ; on la dépouille de tous les ornemens qui la parent ; on détache sa couronne ; la chaîne fatale reste seule suspendue à son cou : elle va périr.

Elle pousse de longs cris, et reste pressée dans les bras de son amie. Sa faible résistance, sa supplication désespérée, tout est inutile. On la saisit : le Bramine impitoyable va la jeter dans les flammes. Son amie, cette prêtresse qui la soutient, voudrait s’élancer avec