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temple de Zalambron[1] ; poëte, elle savait chanter avec grâce les hymnes brillans de Jadeva, et mêler aux accords de sa voix les sons de la lyre consacrée aux autels[2]. Zemaly eût vécu paisible ; mais le prince jeta les yeux sur elle ; il voulut qu’elle fût l’une de ses épouses. On suspendit à son cou la chaîne d’or, qui unit à jamais la destinée des femmes de l’Inde au sort de l’homme qui les a choisies. Déjà elle avait prononcé les paroles des fiançailles, et dit adieu aux belles solitudes du temple et à ces grottes charmantes où les Devêlas (prêtresses que les Portugais ont nommées Bayadères) improvisent leurs chants à la clarté des lampes invisibles.

Zemaly était fiancée ; dès que les jours sacrés, les jours des fêtes de Sarhâzie seraient expirés, elle devait voir s’accomplir les der-

  1. Zalambron, Chalambran, temple de Bénarès.
  2. La Syrinda, la harpe indienne.