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gracié en la haussant jusqu’au pardon des injures.

Au reste, qu’on me permette de placer sous les yeux du lecteur deux extraits de Chartier lui-même. Ils sont, je crois, de nature à lever tous les doutes.

Indignation harangue le poète en ces termes :

« Quel conseil penses-tu prendre à conduire désormais ton état et ta vie ? ou quelle folie te meut d’approcher désormais Cour ne Palais Royal, ne de plus servir à office public, quand sans exaulcement, et sans profit, tu y as perdu le temps de ta plus vertueuse jeunesse, et ton labeur en vain degasté ?… Si la Cour a méconnu tes services, et les ingrats oublié tes bienfaits[1], que penses-tu désormais proffiter à la chose publique ne à toi-même ?… Ne sais-tu que Dissimulation a de si longtemps occupé les portes et les entrées des cours des Princes, que

  1. Ces lignes ont à peine besoin de commentaires, et, non seulement fortifient l’hypothèse d’une disgrâce, mais encore font naître cette hypothèse naturellement dans l’esprit. Qu’y a-t-il de plus clair que ces mots : Si la Cour a méconnu tes services, et tes ingrats oublié tes bienfaits ?