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dérable ouvrage de Chartier, et encore n’est-il pas terminé[1], il compte 129 pages de l’édition Du Chesne, tandis que le Quadrilogue qui est achevé, n’en compte que 52. — Or, jamais, à la Cour, Chartier n’aurait eu le loisir d’entreprendre un ouvrage de si longue haleine. Ecoutez ce qu’écrit Ambrosius de Miliis à Gonlier Col sur le courtisan, dans le Curial, dont, vraisemblablement, le moraliste Chartier entreprit la traduction française parce qu’il lui découvrait un intérêt d’actualité. Aussi bien, Charlier, en traduisant cette satire de la vie des Cours, a pu se placer à un tout autre point de vue que le point de vue moraliste, celui d’une rancune personnelle, par exemple, masquée par la signature d’Ambro-

  1. Le livre est intitulé : L’Espérance ou consolation des trois Vertus, c’est à savoir Foi, Espérance et Charité. Foi et Espérance prennent, en effet, part au débat, mais Charité n’apparaît pas. L’ouvrage se termine sur cette phrase d’Espérance : « Surtout prends pour confirmation Valère qui te dit par arrêt que les seigneuries anciennes furent toujours stables tant comme ils servirent et sacrifièrent dûment à la divinité. » Ce n’est pas là une phrase finale. Chartier termine toujours ces sortes d’allégories par quelques mots de l’acteur, en manière de conclusion.