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VI
INTRODUCTION.

de plus grands états. A d’autres époques, ils suivent une marche inverse, c’est lorsqu’aprés avoir subi les incon- vénients d’une centralisation tr0p grande, ils tendent à la décentralisation et parfois même au démembrement. Ces diverses tendances peuvent se présenter successive- ment chez le même peuple.

La question de la centralisation ou de la décentralisation est devenue une des plus graves questions des temps mo- dernes, car elle s’agite un peu partout, et c’est la tendance vers l’une ou l’autre de ces directions qui détermine la ligne politique des états et des partis. La Suisse, notre chére patrie, semblait offrir à cet égard un exemple et un modèle digne de l’attention des historiens et des publicis— tes. Sortie des ténèbres du moyen âge à l’état de petites communautés ou souverainetès indépendantes, elle s’est peu à peu constituée par des ligues ou confédérations, qui ont fini par former un état fédératif, dont le pouvoir est doué de toutes les attributions nécessaires. D’autre part, on y trouve une répartition fort équitable de la souverai- neté entre la confédération, les cantons et les communes. Mais les institutions humaines ne peuvent rester station—

, naires : elles marchent toujours dans un sens ou dans un autre, vers le progrès ou vers la décadence, et la Suisse continue à se diriger actuellement dans le sens d’une cen- tralisation toujours plus grande. Espérons que, tout en adaptant franchement les modifications nécessitées par les progrès de la civilisation moderne, elle saura résister aux entraînements de notre époque, et conserver ce caractère d’indépendance et d’autonomie qui a fait jusqu’ici sa. pros— périté et sa vie.

L’histoire, destinée à éclairer le présent par les leçons