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XII
INTRODUCTION.

de la ville de Lausanne, qui datent du milieu du douzième siècle 1. C’est seulement au siècle suivant que nous voyons la série des chartes communales se développer progressivement par les concessions des évêques, des princes et seigneurs.

A côté et au-dessus des franchises communales, on vit éclore plus tard les germes d’une représentation générale des délégués des trois ordres, le clergé, la noblesse, et les communes. Ces assemblées d’états eurent lieu non-seulement dans les parties du pays soumises directement aux évêques, mais aussi dans celles qui relevaient de la maison de Savoie, et cette institution remarquable continua à fonctionner jusqu’au moment où la conquête du Pays de Vaud par les Bernois et les Fribourgeois vint y apporter des lois et des habitudes nouvelles. La soumission du Pays de Vaud aux comtes de Savoie date des premières années du treizième siècle. Elle commença par l’acquisition du château de Chillon et de la ville de Moudon, et devint presque générale vers le milieu du même siècle par la série des conquêtes du comte Pierre. Sous la domination de ces princes, le Pays de Vaud, patria Vaudi, comprenait la plus grande portion du canton de Vaud, à l’exception de Vevey, de Villeneuve et du district d’Aigle, qui faisaient partie de la province du Chablais. Le canton de Fribourg, ou du moins une grande portion de son territoire, était aussi compris dans le Pays de Vaud. Mais la souveraineté d’alors ne ressemblait guère à ce qu’elle est devenue de nos jours. Ce n’était pas un pouvoir uniforme s’étendant régulièrement sur toutes les localités du pays et les assujettissant à des lois et des charges partout • Mémoires de la Société d’histoire de la Suisse rom. Tom. VII, pag. 7.