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rien aussi à nous addoucir ou nous delivrer des maux qui nous pressent en ce monde ; au rebours elle les aigrit, les enfle et grossit, tesmoin les enfans idiots, simples, ignorans, mesurant les choses au seul goust present, ont beaucoup meilleur marché des maux, et les supportent plus doucement que les sçavans et habiles, et se laissent plus facilement tailler, inciser. La science nous anticipe les maux, tellement que le mal est plustost en l’ame par la science qu’en nature. Le sage a dict que qui acquiert science s’acquiert du travail et du tourment : l’ignorance est un bien plus propre remede contre tous maux, (…) ;