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Les autres sont particuliers et differens selon l’inequalité qui est entre eux ; car ceux du mary sont : 1 instruire sa femme, l’enseigner avec douceur de toute chose qui est de son debvoir, honneur et bien, et dont elle est capable. 2 la nourrir, soit qu’elle aye apporté douaire ou non. 3 la vestir. 4 coucher avec elle. 5 l’aymer et la deffendre. Les deux extremitez sont laides et vicieuses, les tenir subjectes comme servantes, et s’assubjectir à elles comme maistresses. Voylà les principaux. Ceux-cy viennent après, la panser malade, la delivrer captive, l’ensepvelir morte, la nourrir demeurant vefve, et les enfans qu’il a eus d’elle, par provision testamentaire. Les debvoirs de la femme sont, rendre honneur, reverence et respect à son mary, comme à son maistre et bon seigneur ; ainsi ont appellé leurs maris les sages femmes, et le mot hebreu (…) signifie tous les deux, mary et seigneur : celle qui s’acquitte de ce debvoir faict plus pour soy et son honneur que pour son mary, et faisant autrement ne faict tort qu’ à elle. 2 obeyssance en toutes choses justes et licites, s’accommodant et se ployant aux moeurs et humeurs de son mary, comme le bon miroir qui represente fidellement la face, n’ayant aucun dessein, amour, pensement particulier ; mais comme les dimensions et accidens, qui n’ont aucune action ou mouvement propre, et ne se remuent qu’avec le corps, elles se tiennent en tout et par-tout au mary. 3 service, comme luy appareiller