Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/442

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui est de vivre serieusement, attentifvement et joyeusement, (…), affin de bien vivre et bien mourir : c’est la tasche d’un chascun. Il faut meiner et conduire sa vie à la façon d’un grand affaire de poids et de consequence, et comme un prix faict, duquel il faut rendre compte exactement et par le menu. C’est nostre grand affaire ; aussi tout le reste n’est que baboyes, choses accessoires et superficiaires. Il y en a qui deliberent bien de ce faire, mais c’est quand il ne leur faut plus vivre ; ressemblent à ceux qui attendent à vendre et achepter jusqu’après que la foire est passée, et puis font des sottes et vaines plainctes. Ne me sera-il jamais loysible de faire ma retraicte, et de vivre à moy ? (…). Voylà pourquoy les sages crient de bien