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praeface. Après avoir parlé de la prudence politique requise au souverain pour bien agir et gouverner, nous voulons icy separement parler de la prudence requise à se garder, et remedier aux affaires et accidens difficiles et dangereux, qui surviennent tant au souverain qu’aux subjects et particuliers. Premierement, ces affaires et accidens sont en grande diversité : ils sont publics ou particuliers ; sont à venir et nous menacent, ou jà presens et pressans : les uns sont seulement doubteux et ambigus, les autres sont dangereux et importans à cause de la violence. Et ceux-cy, qui sont les plus grands et difficiles, sont ou secrets et cachez, et sont deux, sçavoir conjuration contre la personne du prince ou l’estat, et trahison contre les places et compagnies : ou manifestes et ouverts, et ceux-cy sont de plusieurs sortes ; car ou ils sont sans forme de guerre et ordre certain, comme les