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je conseille ne se rendre fort difficiles à la paix : car bien qu’elle soit peust-estre moins utile qu’aux vaincus, si l’est-elle ; car la continuation de la guerre est ennuyeuse. Et Lycurgue deffend de faire la guerre souvent à mesmes ennemis, car ils apprennent à se deffendre, et enfin à assaillir. Les morsures des bestes mourantes sont mortelles : (…). Et puis l’issuë est tousiours incertaine : (…). Et souvent à la queuë gist le venin ; plus la fortune a esté favorable, plus la faut-il redoubter : (…). Mais elle est vrayement honorable ; c’est gloire, ayant victoire en main, de se rendre facile à la paix ; c’est monstrer que l’on entreprend justement, et sagement l’on finit la guerre. Et au rebours la refuser, et