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commandemens des chefs), (…). Abstinence, par laquelle les soldats gardent leurs mains nettes de toute violence, fourrage, larrecin. Voylà en somme la discipline militaire, laquelle le general fera valoir par loyer et recompenses d’honneur envers les bons et vaillans, et punitions severes contre les defaillans ; car l’indulgence perd les soldats. C’est assez parlé des soldats, disons maintenant deux mots des chefs, sans lesquels les soldats ne valent rien ; c’est un corps sans ame, un navire avec des vogueurs sans maistre qui tient le gouvernail. Il y en a de deux sortes : il y a le general et premier ; et puis les subalternes ; maistre de camp, colonels : mais le general (qui ne doibt jamais estre qu’un, soubs peine de perdre tout), c’est tout. C’est pourquoy a esté dict que l’armée vaut autant que vaut son general. Et faut faire plus d’estat de luy que de tout le reste : (…). Or ce general