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troupes en bataillons, regimens, enseignes, camarades ; secondement, en l’assiette du camp, qu’elle soit en quartiers disposez avec proportion, ayant ses places, entrées, issues, logis à propos pour ceux de cheval et de pied, dont il soit aisé à chascun de trouver son quartier, son compagnon ; tiercement, au marcher par campagne et contre les ennemis, que chascun tienne son rang ; qu’ils soyent egalement distans les uns des autres, sans trop se presser ny s’eslongner. Tout cest ordre est bien necessaire, et sert à plusieurs choses. Il est fort beau à voir, resiouyt les amis, estonne les ennemis, asseure l’armée, facilite tous ses remuemens et les commandemens des chefs : tellement que, sans bruict, sans confusion, le general commande, et, de main en main, son intention parvient jusques aux plus petits : (…). Bref, cest ordre bien gardé rend l’armée presque invincible. Et au contraire plusieurs se sont veuës perdre à faute d’ordre et de bonne intelligence. La seconde partie de la discipline militaire regarde les mœurs, qui sont volontiers bien desbauchées et difficilement se reiglent parmy les armes : (…). Toutesfois