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la plus juste guerre est detestable, dict Sainct Augustin, et que le souverain n’y doibt entrer que par grande necessité, comme il est dict d’Auguste : et ne se laisser gaigner à ces boutefeux et flambeaux de guerre qui, par quelque passion particuliere, l’y veulent eschauffer : (…). Et sont souvent ceux à qui le nais saigne, quand il faut venir au faict : dulce bellum inexpertis . Le sage souverain se contiendra paisible, sans provoquer ny aussi craindre la guerre, sans remuer son estat et celuy d’autruy entre esperance et craincte, et venir à ces extremitez de perir ou faire perir les autres. Le second chef de l’action militaire est à faire la guerre. à quoy sont requises trois choses, munitions, hommes, reigles de guerre. La premiere est la provision et munition de toutes choses necessaires à la guerre, ce