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et cependant tenir les arsenats et magasins bien garnis et pourveus de toutes sortes d’armes offensifves et deffensifves pour equiper gens de pied et de cheval ; plus de munitions de guerre, d’engins, d’outils. Un tel appareil non seulement est necessaire pour faire la guerre, car ces choses ne se trouvent ny ne s’apprestent en peu de temps, mais encore il empesche la guerre : car l’on n’est pas si hardy d’attaquer un estat que l’on sçait bien prest et bien garny. Il se faut apprester à la guerre pour ne l’avoir poinct : qui cupit pacem, paret bellum . Après toutes ces provisions necessaires et essentielles, nous mettrons finalement les alliances, qui n’est pas un petit appuy et soustien de l’estat. Mais il faut de la prudence à les choisir et bien bastir, regarder avec qui l’on s’allie, et comment. Il faut s’allier avec des puissans et voisins : car, s’ils sont foibles et eslongnez, de quoy pourront-ils ayder, si ce n’est que tel soit assailly, de la ruine duquel doibve venir la nostre ? Car lors il doibt le secourir et se joindre à luy, quel qu’il soit ; et s’il y a