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car miserable est le prince chez qui l’on cache ou l’on desguise la verité : (…). Quant aux officiers, qui viennent après, et qui servent le prince et l’estat en quelque charge, il les faut choisir gens de bien, de bonne et honneste famille. Il est à croire qu’ils n’en seront que meilleurs : et n’est beau que des gens de peu s’approchent du prince, et commandent aux autres, sauf qu’une grande et insigne vertu les releve et supplée le deffaut de noblesse ; mais non gens infames, doubles, dangereux, et de quelque odieuse condition. Aussi doibvent-ils estre gens d’entendement, et employez selon leur naturel ; car les uns sont propres aux affaires de la guerre, les autres aux affaires de la paix. Aucuns sont d’advis de les choisir d’une douce et mediocre vertu ; car ces outrez et invincibles, qui se tiennent tousiours