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approuvée et authorisée en plusieurs republiques par loix et reiglemens sur ce faicts, comme à Marseille, en l’isle de Cea de Negrepont, et autres nations, comme en hyperborée, et justifiée par plusieurs grandes raisons desduictes au precedent article, qui est du juste desir et volonté de mourir. Car s’il est permis de desirer, demander, chercher la mort, pourquoy sera-il mal faict se la donner ? Si la propre mort est permise et juste en la volonté, pourquoy ne le sera-elle en la main et en l’execution ? Pourquoy attendray-je d’autruy ce que je puis de moy-mesme ? Et ne vaut-il pas mieux encore se la donner que la souffrir ; courir à son jour que l’attendre ? Car la plus volontaire mort est la plus belle. Au reste je n’offense pas les loix faictes contre les larrons, quand j’emporte le mien et je coupe ma bourse : aussi ne suis-je tenu aux loix faictes contre les meurtriers pour m’avoir osté la vie. D’ailleurs