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Laberius : (…) ; et ainsi a esté bien et sagement dict par Solon à Croesus : (…). C’est chose excellente que d’apprendre à mourir, c’est l’estude de sagesse qui se resoult toute à ce but : il n’a pas mal employé sa vie, qui a apprins à bien mourir ; il l’a perdue qui ne la sçait bien achever : (…). Il ne peust bien agir qui ne vise au but et au blanc : il ne peust bien vivre qui ne regarde à la mort ; bref, la science de mourir c’est la science de liberté, de ne craindre rien, de bien, doucement et paisiblement vivre : sans elle n’y a aucun plaisir à vivre, non plus qu’ à jouyr d’une chose que l’on crainct tousiours de perdre. Premierement et sur-tout il faut s’efforcer que nos vices meurent devant nous ; secondement se tenir tout prest. ô la belle chose, pouvoir achever sa vie