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souvent interne et secrette ; puis par l’utilité, le reste n’est que pipperie. C’est bien chose difficile, estant ainsi toutes choses desguisées et sophistiquées : souvent les faulses et meschantes se rendent plus plausibles que les vrayes et bonnes. Et dict Aristote qu’il y a plusieurs faulsetez qui sont plus probables et ont plus d’apparence que des verités ; mais comme elle est difficile, aussi est-elle excellente et divine : (…) ; et necessaire avant toute œuvre : (…) ; car pour neant entre-l’on à sçavoir les preceptes et reigles de bien vivre, si premierement l’on ne sçait en quel rang l’on doibt tenir les choses, les richesses, la santé, la beauté, la noblesse, la science, etc. Et leurs contraires. C’est une haute et belle science que de la presseance et preeminence des choses, mais bien difficile, principalement quand plusieurs se presentent ensemble, car la pluralité empesche ; et en cecy l’on n’est jamais tous d’accord. Les gousts et les jugemens particuliers