Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée

corps autant à commandement comme auparavant qu’elles advinssent. à celles-cy n’y a qu’un mot : ce de quoy tu te plains n’est pas douloureux ne fascheux, mais tu en fais le semblant, et tu te le fais croire. Quant aux vrayes et naturelles, les plus prompts, et populaires, et plus sains advis, sont les plus naturels, les plus justes et equitables. Premierement il se faut souvenir que l’on n’endure rien contre la loy humaine et naturelle, puis qu’ à la naissance de l’homme toutes ces choses sont annexées et données pour ordinaires. En tout ce qui a accoustumé de nous affliger, considerons deux choses ; la nature de ce qui nous arrive, et celle qui est en nous : et usant des choses selon la nature, nous n’en recepvrons aucune fascherie. La fascherie est une maladie de l’ame, contraire à la nature, ne doibt poinct entrer chez nous. Il n’y a accident au monde qui nous puisse arriver, auquel la nature n’aye preparé une habitude en nous pour le recepvoir et le tourner à nostre contentement. Il n’y a maniere de vie si estroicte qui n’aye quelque soulas et rafraischissement. Il n’y a prison si estroicte