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l’on que tout est en seureté. En quoy l’on est souvent trompé. Peust-estre que, selon la diversité des naturels et complexions, toutes les deux opinions sont veritables. Or la sagesse nous apprend à tenir egalité en toute nostre vie, et monstrer tousiours un mesme visage, doux et ferme. Le sage est un suffisant artisan, qui faict son profict de tout ; de toute matiere il forme la vertu, comme l’excellent peintre Phidias tout simulachre. Quoy qu’il luy vienne ou tombe en main, il y trouve subject de bien faire ; il regarde d’un mesme visage les deux faces differentes de la