maladies ; ils se veulent mettre hors d’eux, eschapper à l’homme et faire les divins, et font les sots ; ils se veulent transformer en anges, et se transforment en bestes : (…) : l’homme est une ame et un corps ; c’est mal faict de desmembrer ce bastiment et mettre en divorce ceste fraternelle et naturelle joincture ; au rebours il les faut renouer par mutuels offices, que l’esprit esveille et vivifie le corps pesant, que le corps arreste la legereté de l’esprit qui souvent est un trouble-feste ; que l’esprit assiste et favorise son corps, comme le mary sa femme, et non le rebuter, le hayr. Il ne doibt poinct refuser à participer à ses plaisirs naturels, qui sont justes, et s’y complaire conjugalement, y apportant comme le plus sage de la moderation. L’homme doibt estudier, savourer et ruminer ceste vie pour en rendre graces
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