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LIVRE I, CHAPITRE IV.


mater. D’iceluy sortent et dérivent tous les nerfs et la mouelle qui descend et découlé au long de l’espine du dos. Ce cerveau est le siege de l'ame raisonnable, la source de sentiment et mouvement, et des très nobles esprits animaux, faits des esprits vitaux, lesquels montés du cœur par les arteres au cerveau, sont cuits, recuits, elabourés et subtilisés par le moyen d’une multiplicité de petites et subtiles arteres, comme filets diversement tissues [1], repliées, entrelassées par plusieurs tours et retours, comme un labyrinthe et double retz, rete mirabile, dedans lequel cet esprit vital estant retenu, sejournant, passant et repassant souvent, s’affine, subtilise et perfectionne, et devient animal, spirituel en souverain et dernier degré.

Les externes et patentes. Si elles sont singulières, sont au milieu, comme le nez, qui sert à la respiration, odorat et consolation du cerveau, et à la descharge d’iceluy, tellement que par luy l’air entre et sort, et en bas aux poulinons, et en haut au cerveau. La bouche qui sert au manger et au parler, dont elle est de plusieurs pièces, qui servent à ces deux : au dehors des levres, au dedans de la langue extrêmement soupple, qui juge des saveurs : des dens pour mouldre et briser les morceaux le nombril, les deux sentines et voyes de descharge.

Si elles sont doubles et pareilles, sont collatérales

  1. Tissues diversement comme filets.