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DE LA SAGESSE,


arteres venans du cœur, conduicts du second sang plus subtil et vital, ces deux allans plus haut que le foye et le cœur, leurs sources sont plus estroittes que celles qui vont en bas, pour ayder a monter le sang, car le destroit plus serré sert a faire monter les liqueurs : les nerfs, procédans par couples, instrumens du sentiment, mouvement et force du corps, et conduicts des esprits animaux, dont les uns sont mois, et y en a sept paires, qui servent au sentiment delà teste, vuue, ouye, goust, parole ; les autres durs en 30 paires, procédans par l’espine du dos aux muscles : les tendons, ligamens, cartilages : les quatre humeurs, le sang, la bile jaulne ou cholere, qui ouvre, pousse, penetre, empesche les obstructions ; jette les excremens, apporte allegresse : la bile noire et aspre, ou melancolie qui provoque l'appétit à toutes choses, modere les mouvemens subits : la pituite douçe, qui adoucit la force des deux biles et toutes ardeurs : les esprits, qui sont les fumées sortans de la chaleur naturelle et de l’humeur radicale, et sont en trois degrés d’excellence, le naturel, vital, animal : la gresse, qui est la partie plus espesse et grasse du sang.

Les autres sont singulières (sauf les roignons et touillons qui sont doubles) et assignées en certain lieu. Or il y a quatre lieux ou régions, comme degrés au corps, officines et atteliers de nature, où elle exerce ses facultés et puissances. La première et plus basse est pour la génération en laquelle sont les par-