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AJOUTÉES.

qui sont d’un esprit vif et pénétrant, n’ont pas communément cette noblesse de sentimens, cette grandeur d’ame qui les engage à vivre d’une manière sage, paisible et solide ; mais que, se laissant aller où là vivacité les emporte, ils n’ont en eux rien de stable, ni d’assuré ; qu’au contraire, les hommes d’un caractère solide, incapables de changement, sur la foi desquels on peut compter, et qui à la guerre méprisent les plus grands dangers, n’ont pas d’ordinaire beaucoup de dispositions pour les sciences ; qu’ils ont l’esprit pesant, peu souple, engourdi, pour ainsi dire ; qu’ils bâillent et s’endorment dès qu’ils veulent s’appliquer à quelques études sérieuses ». Plat. de Republ. L. VI.

Chapitre XV, page 118. — Je consens que l'on l'appelle (l’esprit humain),... une fluxion de la Divinité. — N’entendez pas ceci dans le sens que Dieu ait produit l’ame de l’homme par voie d’émanation ; car alors ce serait une modalité de Dieu, ce qui est une impiété manifeste, et le Spinosisme pur. Voyez, à ce sujet, une de mes notes sur le chapitre III. Montaigne aime trop ces expressions, fluxion de la divinité, etc.

Même chapitre, page 123. — C'est le soulier de Theramenes, bon à tous pieds. — Voyez Érasme sur le proverbe, Theramenis Cothurnus, auquel Charron fait allusion ; au reste, Plutarque en explique l’origine. Ce Théramène était fils d’Agnon ; et, parce qu’il n’était pas ferme dans un parti, et que, dans le gouvernement, il penchait tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, il fut appelé Cothurne, espèce de brodequin dont se servent les acteurs dans les tragédies, et qui