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AJOUTÉES.

servé quelques-uns qui paraissent être plutôt ceux de son siècle que les sien. Tel est, par exemple, ce qu’il dit ici de la couleur : l’opinion qu’il suit est celle d’Aristote, qui regardait la couleur comme une qualité résidente dans les corps colorés ; ce qui est une erreur ; la couleur n’est qu’une sensation de l’ame, une modification, elle n’existe que dans nous et non dans les corps.... Charron se trompe encore sur le nombre et la qualité des couleurs primitives. Il y en a sept, selon Newton, etc.

Même chapitre, page 84. — Il y a au dedans le sens commun. — C’est ce qu’on appelle le sensorium commune, ou le siège de la sensation.

Chapitre XI, page 84. — Toute cognoissance s’achemine à nous par les sens : ... mais n’est pas du tout (c’est-à-dire entièrement) vrai. — Dans l’édition de Bordeaux, on ne trouve point cette restriction : j’ignore pourquoi Charron l’a mise ; puisqu’il pensait comme Montaigne sur l’origine de nos connaissances, il aurait dû le dire aussi librement. C’est avoir encore des préjugés que de craindre de choquer ceux des autres. Ceux qui ont lu Locke, savent avec quelle force il a combattu la chimère des idées innées, son sentiment serait généralement reçu, si, comme l’a dit M. de Montesquieu, on ne renonçait pas à ses erreurs le plus tard que l’on pouvait.

Chapitre XII, page 95. — La foy est la creance des choses qui ne se voyent. — L’hérésiarque Basilide définissait la foi un consentement de l'ame à des vérités qui ne sont pas sensibles, parce quelles sont obscures ;