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LIVRE I, CHAPITRE LXII.

doibvent estre serieusement estudiées par celuy qui pretend à la sagesse, et desquelles cet œuvre est un abregé et sommaire, sçavoir morales, oeconomiques, politiques. Après elles, sont les naturelles, qui servent à cognoistre tout ce qui est au monde à nostre usage, et ensemble admirer la grandeur, bonté, sagesse, puissance du maistre architecte. Toutes les autres ou sont vaines, ou bien elles doibvent estre estudiées sommairement, et en passant, puis qu’elles ne servent de rien à la vie, et à nous faire gens de bien. Donc c’est dommage et folie d’y employer tant de temps, despense et de peine, comme l’on faict. Il est vray qu’elles servent à amasser des escus, et de la reputation parmy le peuple ; mais c’est aux polices qui ne sont pas du tout bien saines.


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CHAPITRE LXIV [1].

Des richesses et povreté.


SOMMAIRE. — Les richesses et la pauvreté excessives sont deux sources de trouble. — Plusieurs législateurs ont voulu détruire cette inégalité dangereuse; et établir l'égalité qu'ils ont appelée mère nourrice de paix et d'amitié ; d'autres même ont voulu la communauté de biens ; mais ne l'une ni l'autre ne peut exister de fait. L'inégalité des fortunes est donc nécessaire ; mais il faut qu'elle soit modérée. —

  1. C'est le cinquante-huitième chap. de la première édition.