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LIVRE I, CHAPITRE XLV.


fins, à cause du commerce et du trafic avec diverses sortes de gens et nations.

Par tout ce discours il se voiyt qu’en general ceux de septentrion sont plus advantagés au corps, et ont la force pour leur part ; et ceux du midy en l’esprit, et ont pour eux la finesse ; ceux du milieu ont de tout, et sont temperés en tout. Aussi s’apprend par là que leurs mœurs ne sont, à vray dire, ny vices ny vertus, mais œuvres de nature ; laquelle du tout corriger et du tout renoncer, il est plus que difficile ; mais adoucir, temperer, ramener à peu près les extremitez à la mediocrité, c’est l’œuvre de vertu.

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CHAPITRE XLV [1].

Seconde distinction et difference plus subtils des esprits, et suffisances des hommes.

SOMMAIRE. — Trois sortes d'esprit : les esprit foibles, les esprits médiocres et les esprits supérieurs. — Autre distinction des esprits : les un agissent, avancent d'eux-mêmes, les autres ont besoins d'être excitée et poussés.

Exemples : Aristote. — Socrate et Platon.
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CETTE seconde distinction, qui regarde l’esprit et la suffisance, n’est si apparente et perceptible comme

  1. C'est le trente neuvième chapitre de la première édition.