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LIVRE I, CHAPITRE XLIV.


salace, comme il se voyt aux lievres ; et cruels, parce que ceste melancholie abradente presse violemment les passions et la vengeance. Les septentrionaux, pituiteux et sanguins, de temperament tout contraire aux meridionaux, ont les qualités toutes contraires, sauf qu’ils conviennent en une chose ; c’est qu’ils sont aussi cruels et inhumains, mais c’est par une autre raison, sçavoir : par defaut de jugement, dont comme bestes ne se sçavent commander et se contenir. Ceux du milieu, sanguins et choleres, sont temperés, d’une belle humeur, joyeux, disposts, actifs.

Nous pourrons encore plus exquisement et subtilement representer le divers naturel de ces trois sortes de peuples, par application et comparaison de toutes choses, comme se pourra voir en ceste petite table, où se voyt que proprement appartient, et se peust rapporter aux


SEPTENTRIONAUX.[1]

.

Le sens commun.
Fort comme des ours et bestes.
Mars, Lune : guerre, chasse.
Ouvriers, artisans, sodalts. Executer et obeir.
Jeunes mal-habiles.

    d'abradere, raser, racler, ratisser. — Bodin, d'où ceci est tiré, se sert de la même expression. De la Rep. L. v, ch. I.

  1. Charron a pris toute la distribution de cette table dans la République de Bodin, L. c, ch. I.