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LIVRE I, CHAPITRE XLIV.


grande, qui est vers orient, avec la Chine et le Japon, et l’Amerique occidentale. La tierce, qui est de trente degrés, qui sont les plus près des deux poles de chasque costé, où sont les regions froides et glaciales, peuples septentrionaux, la Tartarie, Moscovie, Estotilam [1], et la Magellane, qui n’est pas encore bien descouverte.

Suyvant ce partage general du monde, aussi sont differens les naturels des hommes en toutes choses, corps, esprit, religion, mœurs, comme se peust voir en ceste petite table. Car les

SEPTENTRIONAUX

Sont et grands, pituiteux, sanguins, blancs et blonds sociables, la vois forte, le cuir mol et velu, grands mangeurs et beuveurs, et puissans.

Grossiers, lourds, stupides, sots, faciles, legers, inconstans.

Peu religieux et dévotieux.

  1. Devine qui pourra quel est ce pays, dont le nom est sans doute corrompu : on le trouve écrit ailleurs, tantôt Estotiland, tantôt Estotilande. Robbe croit que c'est le pays de Labrador; un autre géographe, la Nouvelle-Angleterre ; De Lisle a banni ce nom de ses cartes, et l'Estotiland; dit La Martinière, est présentement regardé comme une chimère. Au reste, c'est un mot des langues septentrionales, et il me paraît composé des mots germaniques west stadt, pays de la ville d'ouest, ou plutot de west staat land, pays de l'état de l'ouest.