mer, se prist à deffier le Dieu Neptune
[1] , et, en la pompe des jeux circenses,
fist oster son image du rang où elle estoit parmy les autres dieux, pour se venger de luy. Les Thraces, quand il
tonne et esclaire, se mettent à tirer fleches
contre le ciel, pour ranger Dieu à raison
[2].
Xerxès fouetta la mer, et escrivist un cartel de
deffi au mont Athos
[3]. Et compte l’on d’un roy
chrestien, voisin du nostre, qu’ayant receu une
bastonnade de Dieu, jura de s’en venger, et
voulust que de dix ans on ne le priast et ne
parlast-on de luy
[4].
Audax Japeti genus !....
Nil mortalibus :
Cœlum ipsum petimus stultitia, neque
Per nostrum patimur scelus
Iracunda Jovem ponere fulmina.[5]
Et laissant ces extravagances estranges, tout le commun ne verifie-t-il pas bien clairement le dire de Pline, qu’il n’y a rien plus miserable, et ensemble
- ↑ Voyez Suétone, Vie d'Auguste, C. 16.
- ↑ Hérodote. L. IV.
- ↑ Hérodote. L. VII.
- ↑ Ce conte est tiré de Montaigne, L. I, C.4 ; tom. I, page 34 de notre édition.
- ↑ « O race audacieuse de Japet ! — Rien n'est difficile aux mortels ; nous avons la folie d'attaquer même le ciel, et nos crimes sont tels qu'ils ne permettent pas à Jupiter irrité de déposer ses foudres ». Hor. L. I. od. III, V. 21. — Même Ode, V. 37 et suiv.