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XXXVII
PRÉFACE.


lence, volupté, gloire, ou bien avarice, luxure, ambition : Quidquid est in mundo, est concupiscentia oculorum, concupiscentia carnis, superbia vitœ [1] ; dont est appelée par S. Jacques de trois noms, terrena, animalis, diabolica [2]) est reprouvée par la philosophie, et théologie qui la prononce folie devant Dieu, stultam fecit Deus sapientiam hujus mundi [3] : or n’est il point parlé d’elle en ce livre, que pour la condamner.

La plus haute, qui est la divine, est définie et traittée par les philosophes et théologiens un peu diversement. Je dedaigne et laisse icy tout ce qu’en peut dire le commun, comme prophane, et trop indigne pour estre ouy en telle chose. Les philosophes la font toute spéculative, disent que c’est la cognoissance des principes , premières causes, et plus hauts ressorts de toutes choses, et en fin de la souveraine qui est Dieu, c’est la metaphysique. Cette cy reside tout en l'entende-

  1. « Tout ce qui est dans le monde, est concupiscence des yeux, ou concupiscence de la chair, ou orgueil de la vie ». St.-Jean, Épitre I, chap. II, v. 16.
  2. « Terrestre, animale, diabolique ». Ép. de St. Jacques, chap. III, v. 16.
  3. « Dieu a fait de la sagesse de ce monde, une folie ». St.-Paul, aux Corinthiens, Ép. I, chap. III, v. 19. — Ici Charron a altéré le texte. Voici ce qu’on lit dans St.-Paul, loc. cit. : Sapientia enim hujus mundi stultitia est apud Deum, ce qui présente un tout autre sens.