Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome I, 1827.djvu/318

Cette page n’a pas encore été corrigée
262
DE LA SAGESSE,


que Dieu y prinst plaisir, ny que ce fust chose par aucune raison bonne de soy, tesmoin les prophètes et plus clair-voyans qui l’ont tousjours dict franchement, si voluisses sacrificium dedissem utique, holocaustis non delectaberis ; sacrificium et oblalionem noluisti, holocaustis pro peccato non postulasti. — Non accipiam de domo tua vitulos, etc. [1] et ont rappelle et convié le monde à un autre sacrifice plus haut, spirituel, et plus digne de la divinité, sacrificium Deo spiritus : aures autem perforasti mihi ut facerem voluntatem tuam, et legem tuam in medio cordis mei : immola Deo sacrificium laudis, misericordiam volo, non sacrificium [2] . Et en fin le fils de Dieu, docteur de vérité, estant venu pour sevrer et desniaiser le monde, les a du tout abolis, ce qu’il n’eust faict si c’eust esté chose de soy, et essentiellement bonne, et eust pleu à Dieu son pere : car au rebours. Pater non tales quærit, sed tales qui ado-

  1. « Si tu eusses voulu un sacrifice, je te l'aurais offert certainement ; mais tu ne te délectes pas d'holocaustes ; tu n'as pas voulu de sacrifice et d'oblation, tu n'as pas demandé d'holocauste pour le péché. — Je ne recevrai pas de veaux de ta maison, etc. » — La plus grande partie de ce passage des psaumes se trouve dans la dernière variante.
  2. «Le sacrifice que Dieu aime est celui de l’esprit : tu m’as percé les oreilles pour que je fisse ta volonté, et que j’observasse ta loi dans le fond démon cœur : immole un sacrifice de louange à Dieu ; je veux de la miséricorde, et non pas un sacrifice ». — Ce passage est tiré de divers chapitres des Psaumes. »