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DE LA SAGESSE,


les Basques, les Bohémiens. — Les éléphans, les chiens, les chevaux. — Marc-Antoine. — Caligula. — Démocrite, Anaxagore, Galien, Porphyre, Plutarque. — Le renard et le chien. — Les Thraces. — Le mulet de Thalès. — Les bœufs des jardins royaux de Suze. — Les corbeaux de Barbarie, les rossignols, les pies, les perroquets, les merles, les chevaux. — Le porc de Pyrrhon. — Hircanus, chien de Lysimaque ; celui de Pyrrhus, celui d'Hésiode. — Le lion d'Androclès. — Les éléphans. — Un éléphant.

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NOUS avons consideré l’homme tout entier et simplement en soy, maintenant considerons-le par comparaison avec les autres animaux, qui est un très beau moyen de le cognoistre. Ceste comparaison est de grand’estendue, a force pieces, de grande science et importance, très utile, si elle est bien faicte : mais qui la fera ? L’homme ? Il est partie, et suspect, et de faict il n’y procede pas de bonne foy. Cela se monstre bien en ce qu’il ne tient point de mesure et de mediocrité. Tantost il se met beaucoup au dessus de tout, et s’en dict maistre, desdaigne le reste : il leur taille les morceaux, et leur distribue telle portion de facultés et de forces que bon luy semble. Tantost comme par despit il se met beaucoup au dessoubs, il gronde, se plainct, injurie nature comme cruelle marastre, se faict le rebut et le plus miserable du monde. Or tous les deux sont egalement contre raison, verité, modestie. Mais comment voulez-vous