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LIVRE I, CHAPITRE XXXV.
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SECONDE CONSIDERATION SUR L'HOMME,

Qui est par comparaison de lui avec tous les autres animaux.

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CHAPITRE XXXV [1].


SOMMAIRE — La comparaison de l'homme avec les autres animaux est utile et difficile. Ils ont plusieurs choses communes, la nudité, les pleurs, les défenses, le manger, la langage, l'intelligence mutuelle. — Des différences de l'homme avec les bêtes, et de ses avantages sur elles. — Des avantages des bêtes sur l'homme, généraux et particuliers. — Un des avantages contestables que l'homme prétend sur les bêtes, est d'abord le raisonnement. C'est une grande question, de savoir si les bêtes raisonnent. C'est une grande question, de savoir si les bêtes raisonnent. On oppose à cette faculté de l'homme, l'instinct naturel des animaux ; de plus, que l'homme partage avec eux la faculté de spiritualiser les choses corporelles et absentes ; que la prééminence d'entendement lui cause plus de mal que du bien. — Un autre avantage que l'homme prétend sur les bêtes, est l'empire qu'il exerce sur elles, une pleine liberté, et la vertu, dont la plus propre et la plus convenable à sa nature est l'humanité. L'auteur conclud que c'est à tort que l'homme se glorifie tant de sa supériorité sur les bêtes, puisque c'est son esprit même qui cause ses folies.

Exemples : Les Lacédémoniens, les Suisses, les Allemands,

  1. C'est le huitième de la première édition.