CHAPITRE XXXIII [1].
SOMMAIRE. — La compassion est louable ou blâmable, selon les circonstances ; louable lorsqu'elle nous porte à secourir les affligés ; blâmable lorsqu'elle n'est que l'effet d'une pitié peu raisonnée. Celle-ci peut se trouver même dans les ames les plus vicieuses.
NOUS souspirons avec les affligés, compatissons à leur mal, ou pource que, par un secret consentement, nous participons au mal les uns des autres, ou bien que nous craignons en nous-mesmes ce qui arrive aux autres.
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Mais cecy se faict doublement, dont y a double misericorde : l'une fort bonne, qui est de volonté, et par effect secourir les affligés sans se troubler ou affliger soy-mesme, et sans se ramollir ou relascher de la justice ou de la dignité. C'est la vertu tant recommandée en la religion, qui se trouve aux saincts